vendredi 10 février 2012,
, ,Un énoncé à la première personne semble parler de celui qui l’énonce, et l’expression linguistique (pronom personnel, « je », désinence verbale) qui la caractérise semble faire référence à cet énonciateur. En disant « moi », je fais référence à moi. Mais je n’y fais pas référence comme vous, quand vous parlez de moi (par exemple, en utilisant mon nom), car a) je ne peux pas me tromper, b) je ne procède à aucune identification. Faut-il dire alors que je fais référence à ce que je suis vraiment et nécessairement, au moi que je suis, tandis que vous ne faites référence qu’à un individu que je me trouve être, sans atteindre le moi de cet individu ? Ou faut-il récuser cette manière de parler, l’idée qu’il y ait quelque chose comme le moi de chacun, et même celle du caractère référentiel des énoncés égologiques (à la première personne), comme l’a soutenu Wittgenstein. Le séminaire de philosophie analytique abordera cette question, en procédant, dans un premier temps à une petite mise en perspective historique de la problématique de la première personne depuis Descartes et Locke jusqu’à Wittgenstein. Nous étudierons ensuite un certain nombre de textes analytiques classiques qui dépendent à des titres divers des remarques de Wittgenstein, mais en ont déduit des conséquences opposées, en particulier Shoemaker, Anscombe, Evans, Perry. Nous espérons aborder également les travaux de philosophes français qui ont nourri récemment ce débat : Vincent Descombes, Stéphane Chauvier, François Récanati.
Le séminaire commencera le vendredi 14 octobre. Il alternera les séances consacrées à ces textes sur la première personne, et des séances où nous écouterons un invité, sur le thème ou sur un autre relevant de la philosophie analytique. Un programme des séances sera disponible bientôt.
Histoire
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Réflexions de JB Guillon sur la deuxième séance