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L2 Méthodologie : conseils bibliographiques

dimanche 2 décembre 2012, Katia Kanban


Règles :

Il faut me rendre une dissertation pendant le semestre (cf. sujets ci-dessous) + un examen sur table final ; je ferai la moyenne des deux. Vous pouvez me rendre plus de travaux si vous le souhaitez, je conserverai alors la meilleure note des travaux rendus pendant le semestre pour faire la moyenne avec l’examen. Un oral est aussi possible.
Date finale de remise du devoir : le 7 décembre en main propre ; avant la fin des vacances de noël par mail.
Date de l’examen sur table : le vendredi 7 décembre de 13h30 à 17h30 (latinistes, étudiants en parcours Europe et étudiants au conservatoire de musique : voir avec moi les modalités de cet examen).

Sujets en rapport avec les trois leçons prévues :

  • « Connaître, est-ce connaître les causes ? » ; « raison et cause » ; « être libre, est-ce obéir aux lois ? » ; « L’expérience métaphysique ».
  • « Le goût peut-il s’éduquer ? » ; « L’expérience esthétique » ; « Qu’est-ce que l’art rend visible ? » ; « L’art nous détourne-t-il du réel ? ».
  • « Qui est l’homme des droits de l’homme ? » ; « Une loi doit-elle être juste ? » ; « Liberté et justice », « L’art du politique », « décision politique et société civile ».
    → Introduction et plan des leçons distribués en cours, je ne mets pas de dissertations copiables sur le net.

Bibliographie généraliste et méthodologique :

Suite à l’expression de votre manque de repères quant à la formation d’une culture philosophique solide et systématique, je vous mets une bibliographique d’ouvrages de méthode, mais aussi d’ouvrages qui permettent de déblayer des thèmes et des problèmes philosophiques, de savoir quelles ressources bibliographiques précises mobiliser, où prendre le savoir et comment le soumettre à l’analyse dialectique. Il faut, en effet, apprendre à lire, certes des livres entiers, mais aussi à sélectionner lesdits livres, les chapitres à étudier de près pour tel ou tel thème, les commentaires et introductions qui facilitent la lecture et la rende effective en orientant et en insistant sur des clés de lecture. C’est le rôle des professeurs : sur un thème ou un auteur, donner les clés qui permettent de gagner du temps et d’avoir un programme de lecture par une bibliographie hiérarchisée et précisant les chapitres essentiels.

- Encyclopédies à consulter en bibliothèque universitaire (B.U.) : L’encyclopédie Universalis (les articles de cette encyclopédie sont souvent rédigés par de grands auteurs ou professeurs d’Université ; essentiel et précieux) ; L’encyclopédie philosophique universelle, les deux tomes « Notions de philosophie » sous la direction d’André Jacob. Tout cours sur thème (métaphysique, morale, politique, épistémologie et philosophie de la connaissance, esthétique, etc.) se prépare avec ce type d’ouvrage : on n’arrive pas naïvement à un cours, on en parcourt le terrain conceptuel et problématique. Pour cela, les encyclopédies et la collection Corpus GF (collection d’anthologies de textes : cela permet de feuilleter et d‘avoir une vue d’ensemble avant d’entrer dans l’analyse localisée) permettent de définir avec précision le champ conceptuel, de définir les grands problèmes de la pensée et les squelettes argumentatifs généraux, de définir une bibliographie des grands textes classiques et des textes susceptibles de nous plaire. Ensuite, vous irez vous perdre dans des lectures, dans des sous-problèmes, des arguments et exemples locaux. Mais il vous faut avant une carte et une synthèse.

  • Pour les auteurs, chaque professeur vous donnera une bibliographie permettant de hiérarchiser les lectures, de connaître les grandes introductions et les grands commentaires initiant aux problèmes d’une philosophie. Par exemple, lire Platon, c’est plutôt le lire en Garnier Flammarion Philosophie (éditeur et collection), car les introduction sont précieuses : elles permettent de comprendre ce qu’on lit et d’en saisir la portée, et cela plus rapidement qu’un commentaire. On peut lire Platon directement, en choisissant un livre au hasard, mais on le lira naïvement. C’est valable pour chaque philosophe : demandez la voie la plus pertinente pour comprendre une philosophie dans sa précision et dans la lettre de son texte et lisez le philosophe avec les ouvrages-clés à côté. La collection « le vocabulaire de » faite par les plus grands spécialistes des philosophes concernés, est une aide précieuse pour faire ce type de lecture en première main avec un regard, cependant, averti.
  • Notions de philosophie, sous la direction de Denis Kambouchner, trois tomes ; articles entre 50 et 100 pages sur un domaine de la philosophie. Très bien fait pour certains articles, de la même manière : faire son beurre bibliographique, apprendre à aller chercher l’information, à ne pas s’appesantir sur une lecture de ce type, mais s’orienter grâce.
  • Recueil de texte « Philosophes et philosophie », collectif chez Nanthan en 2 tomes (c’est une sorte de manuel pour étudiants, souvent obligatoire en classes prépa, très bien fait, avec présentation culturelle et philosophique des grandes périodes et courants en philosophie + anthologies très longues et complètes. Il est à la B.U. en plusieurs exemplaires).
  • En ce qui concerne la méthode : Méthodologie philosophique de Philippe Choulet, Dominique Folscheid, Jean-Jacques Wunenburger. Vous pouvez consulter les savoureux rapports de jury de concours, vous aurez là les canons officiels d’une dissertation ou leçon ; ces rapports sont presque des exercices de style au ton invariable mêlant exaspération du manque de méthode et de rigueur des étudiants et humour vache. Le guide de préparation au Capes d’Olivier Tinland est très bon aussi, les conseils sont bienvenus. Pour autant, il n’y a pas de recette, mais des lieux d’analyse obligés : une bonne problématisation, une structure progressive et argumentée pour résoudre un sujet, une connaissance précise et appropriée de certains textes de l’histoire de la philosophie, une écriture correcte et soutenue. Le travail est à faire durant les cinq années de la licence et du Master, travailler patiemment le permet, inutile de s’inquiéter de l’immensité de la tâche, s’y atteler et parier sur le temps et la répétition, l’entrainement et la rigueur.

Bibliographie leçon n°1 : « Aux mêmes causes, les mêmes effets »

  • Platon, Le Timée. Texte de Platon qui peut surprendre, lire l’introduction de Luc Brisson qui présente le texte en GF Flammarion.
  • Aristote, La Métaphysique, les Seconds Analytiques et la Physique : voir les passages sur la causalité. Aristote est un des philosophes les plus complexes à lire en certaines de ses œuvres, comme la Métaphysique ; trouver une bonne introduction n’est pas facile. Recommandation d’une introduction qui permettra de ne pas lire en aveugle la Métaphysique ou la Physique : Aristote : le philosophe de Donald J. Allan, Le livre de poche, « références ».
  • Descartes, sur le mécanisme ou la réduction de la causalité à la causalité efficiente : Méditations métaphysiques, IV, AT IX, 44 et Secondes réponses, AT IX, 128 ; Principes de la philosophie, II, 37, 64 et svts. ; sur le problème de la causalité mentale sur le corps : Méditations Métaphysiques, VI, AT IX, 62-64 ; Lettre à Elisabeth du 21 mai 1643 entre autres.
  • Spinoza, L’éthique, Appendice au livre I. Texte fondamental, à lire entièrement (c’est court).
  • Hume, Enquête sur l’entendement humain, Section VII et VIII. La clarté de Hume et son style argumentatif permettent une lecture aisée et agréable.
  • Kant, Prolégomènes, Introduction (le problème de Hume – le problème de la causalité –qui réveilla Kant de son sommeil dogmatique). Critique de la raison pure, Introduction (l’introduction est aussi claire que la seconde préface est dense et complexe pour un novice ; les deux sont à lire et à relire) et la 3e antinomie de la raison pure (dont la preuve de la thèse). Introduction à ces lectures de Kant : d’abord, un bon cours à suivre très sérieusement ; l’introduction à la CRP d’Alain Renaut bien sûr chez GF Flammarion.
  • Nietzsche, Par-delà Bien et Mal, § 5 et 22 ; Le crépuscule des idoles, Les quatre grandes erreurs. (Nous ne l’avons pas étudié mais Nietzsche est un grand classique).
  • Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Oeuvres, Gauthier, Villars, 1886, vol. VII, 1, pp. 6-7.
  • Jaegwon Kim, Philosophie de l’esprit, Ithaque, « Philosophie », 2008. Sur le principe de clôture causale du monde, le physicalisme et les conséquences sur le problème du corps et de l’esprit (reprise de Descartes et discussion introductive courte et simple à la philosophie contemporaine de l’esprit) : cf. l’introduction, dont p. 1-16 ou 30.
  • Wittgenstein, Recherches philosophiques, § 220, 613- 632 ; Dictionnaire Wittgenstein, Hans-Johann Glock, article « Causalité ».

Bibliographie leçon n°2 : « L’art peut-il se passer de règles ? »

  • De manière générale, l’Introduction à la philosophie esthétique de Marc Sherringham ou encore le GF « corpus » sur l’image de Laurent Lavaud sont très bien et permettent de bien distinguer entre esthétique philosophique et théorie littéraire.
  • Platon : Hippias majeur, Ion, 533d-543b, Phèdre, 245a1 ; République, III et IX, Sophiste, 235e-236, Les lois, II, 656d. Le défi, avec Platon, est de recouper tous les textes pour en dégager une vue cohérente. Garder comme fils directeurs l’ontologie platonicienne et la problématique de la mimésis comme critère d’évaluation de l’art et comme ce qui permet d’en déduire des règles de l’art. Mais ne jamais caricaturer Platon, plutôt 1) se servir de tous les textes et non arbitrairement du seul Platon de la République ; 2) garder en tête le paradigme antique pour comprendre cette vision, ne pas traiter Platon comme un contemporain.
  • Aristote, La Poétique, Gallimard, « Tel ». Chef d’œuvre dont il faut saisir la portée, notamment sur le concept de catharsis. Pour cela, la magistrale introduction de Philippe Beck est à lire dans la collection « Tel » de Gallimard.
  • Kant, Critique de la faculté de juger, § 45-47 ; mais aussi toute l’analytique du beau. Attention, au vu des oraux et corrections faites, ne pas s’improviser sur Kant, il faut respecter la lettre exacte des auteurs quand on les utilise pour construire son propos, or Kant est complexe et une connaissance du système est nécessaire pour en parler avec exactitude (attendre d’avoir lu et étudié Kant de près). Mieux vaut taire que trahir un texte, en dissertation.
  • Hegel, l’Esthétique et son introduction, bien sûr.
  • Bergson, La pensée et le mouvant, PUF, « Quadrige », 1990, p. 149-151.
  • Proust, Contre Sainte-Beuve.
  • Histoire de l’art, d’Ernest Gombrich. La référence classique. Une dissertation sur l’art sans exemple, c’est aberrant ! Pour autant, choisissez quelques exemples, connus précisément et longuement analysés, ne multipliez pas les exemples (comme les références). Pensez à la musique, à la danse, à la littérature et au théâtre ; méfiez-vous des tartes à la crème sur l’art contemporain et le cinéma.
  • Collection Palettes, réalisateur Alain Jaubert : coffret de dvd sur des œuvres classiques de l’histoire de la peinture analysées picturalement et techniquement. Se trouve dans n’importe quelle médiathèque.



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